Cartes de formes de déplacement :

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J'ai choisi de revisiter d’une manière totalement différente une de mes réalisations passée par ce projet. Ma première proposition consistait au détournement du site www.diplomatie.gouv qui relatait un déplacement de Nicolas Sarkozy au Royaume-Uni en Mars dernier. J’avais récupéré toutes les informations, traces de ce déplacement afin de me les réapproprier (en remplaçant son nom par le mien dans les écrits, et en me réappropriant les images officielles à l’aide de photos montage) j’ai donc réalisé un nouveau site de ce déplacement fictionnel : http://fannyvismara.cabanova.fr/

Ce qui m’intéresse dans le déplacement, de nature éphémère, est la notion de traces qui lui subsiste. C’est sur l’axe de l’étude de traces, que j’ai porté mon regard, dans ma première réalisation, j’ai réinterprété une trace, en détournant celle-ci de son contexte original, et en créant à mon tour une nouvelle trace de cette production sur le web. Dans ce second projet, je suis partie de la première trace du déplacement que j’avais évoqué, afin d’étudier tout les déplacements qui lui ont succédés. L’aspect commun reliant c’est deux propositions, réside dans le fait de l’étude de traces, mais surtout leurs accumulations, puis leurs réinterprétations. Ici je me suis attachée de récolter les informations par l’intermédiaire du web. En effet, Internet est au cœur de mes préoccupations, et constitue une matière importante dans mes réalisations ; en effet, il est un terrain fécond à mes questionnements sur le rapport réalité/fictions. Ainsi, je travaille les diverses possibilités qu’offre le virtuel (au travers de second life, google map, ebay par exemple) pour retisser des passerelles avec le réel, le transposer, voire le transformer. Ainsi, je manipule par divers procédés, réel et virtuel, afin d’aboutir à une troisième dimension, la réalité fictive.

Pour cette seconde proposition, je me suis posée la question des « différentes formes de déplacement », qui sont d’ordre par définition : du (ou de la) physique, la géométrie, ou de la psychanalyse. Je me suis donc focalisée sur les aspects physiques et géométriques du déplacement. Je souhaitais, créer, un système et une forme de représentation de déplacement immuable ; un modèle qui pourrait être applicable à tout déplacement physique, comme le serait une formule. J’ai donc choisi d’approfondir la forme subsistant au déplacement ; à partir de sa trace virtuelle (tout comme ma précédente réalisation), ainsi que réelle afin d’en tracer la géométrie picturale quelle entraîne.

J’ai choisi pour cela de représenter deux déplacements, l’un effectué par un personnage public, l’autre par un individu pouvant représenter n’importe lequel d’entre nous. Il s’agit donc de la figure de Nicolas Sarkozy, et d’Audrey Philbel. Ainsi, j’ai étudié, et traité l’ensemble des données relatives aux déplacements effectués par le chef de l’état depuis mon travail précédent, soit à partir du : Déplacement de Nicolas Sarkozy au Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord (26 et 27 mars 2008)) . Ceci constitue le point de départ de mes recherches pour cette réalisation (tout comme pour la précédente) ; il s’agit donc de collecter les traces du déplacement, afin d’obtenir une matière assez dense pour être matérialisée, puis de les répertorier, afin d’en tracer les contours. Pour Nicolas Sarkozy, il s’agit d’un travail d’archivage via Internet, et d’une étude des déplacements d’Audrey Philbel auprès de lui-même. La protocle du tracé de la forme réside donc à utiliser ces renseignements géographiques, et à les cartographier, puis à remplir les tracés commun, ce qui fait apparaître le périmètre spatial fermé ayant été parcouru de part et d’autre par le déplacement. L’application de cette formule aux différents déplacements de N. Sarkozy réside dans le fait de prolonger mon travail ; d’un point de vu temporel, mais aussi, du fait qu’il est le représentant de la France, et donc des Français, ce qui pourrait être perçu comme un déplacement possible par procuration (il en va de même par principe pour Audrey Philbel). Nicolas Sarkozy, me permet de créer une base de forme large de déplacement, un point de comparaison, comme il est ici question avec la mise en perspective du déplacement d’Audrey Philbel. Ce dernier déplacement à pour résultat une forme beaucoup moins complexe, éparse, elle est la résultante d’un emploi du temps, et d’un budget plus sobre. Par ailleurs, les échelles ne sont pas les même, mondiale (1cm = 1553 km) pour Nicolas Sarkozy, et Régionale pour Audrey Philbel (1cm=20 km), ce qui fait que lorsque l’ont superpose ces deux déplacements sur une même carte, ont obtient un déplacement incluant l’autre.

Ce travail est né, d’une volonté de revisiter le déplacement que j’avais fait précédemment, d’une manière inhabituelle pour moi, par l’utilisation de données, afin d’en matérialiser leur champ pictural. Il est vrai que toute étude de forme, peut laisser penser le fond défaillant… Pour moi, l’enjeu était de réaliser une forme, d’après un protocole objectif que je me suis imposé, permettant d’être applicable à tout déplacement. J’ai pris le parti ici, de garder l’objectivité du déplacement, et de suggérer que chaque déplacement possède une forme résiduelle qui lui est propre (d’un point de vu spatio-temporel), et de proposer d’en matérialiser l’existence. Ainsi j’ai comme idée de continuité, pour éviter d’être soumise à l’aléatoire, d’inverser ce procédé, de tracer des formes de déplacement, puis de m’y rendre, ou de proposer ces cartes afin d’effectuer ces trajets.

L'étape suivante de se projet est la création d'un programme type GPS permettant la réalisation automatisée de formes de déplacements sur une période X donnée.